2 min lu
Forum pour la paix dans le grand ouest : Les chefs traditionnels sont exhortés à jouer leur rôle dans la gestion foncière

La journée a été marquée par une conférence inaugurale, deux panels et un atelier, au siège du conseil régional,  à Guiglo, chef-lieu de Région.

La conférence inaugurale avec pour thème "Paix, gouvernance et résilience, mise en contexte et perspective", a été prononcée par le prof. Flan Moquet, enseignant chercheur à l'université Alassane Ouattara de Bouaké. 

Pour une paix durable dans le Grand Ouest, il a recommandé une légitimité des auteurs qui gouvernent les institutions et la résilience des populations. La résilience s'appréhendant comme la capacité d'un groupe à faire face à des chocs.  Il a indiqué que la paix n'est pas seulement l'absence de guerre. Elle suppose aussi la justice.

Le premier panel a porté sur " la gouvernance du foncier rural, levier pour une paix durable" et a été animé par d'éminents panelistes dont le prof. Dion Simplice Yodé, enseignant chercheur à l'université Félix Houphouët-Boigny, l'actuel préfet de la région du Worodougou, préfet de Séguela, Karim Diarrassouba qui a servi en tant que Préfet à Toulepleu lors de la crise poste électorale de 2010, Monsieur Mathieu Koffi de l'agence de la gestion foncière ( Afor), Dr Kouassi Kouadio, Édouard, sociologue, le chef de terre de Duékoué, Pekao Franck Roland et le maire de la commune de Saïoua, Dr Ibrahim Lokpo.


Au terme de ce panel, le constat a été fait que la question de la gestion foncière est une véritable source de conflit. Elle menace la durabilité de la Paix à l'ouest, une région qui connaît de fortes migrations. Aussi, les terres sollicitées sont parfois octroyées sans grande précaution de la part des tuteurs de ces peuples ayant migré dans la région. Toute chose qui engendre des conflits futurs. Heureusement que le gouvernement avec l'Afor, a entamé la sécurisation des terres rurales. 

Pour une bonne compréhension de cette procédure, la ministre d'État Anne Ouloto,  initiatrice de ce forum en tant présidente du conseil régional du Cavally, a annoncé la tenue d'un séminaire de formation exclusivement réservé aux chefs de cantons, de villages et de communautés du pays Wê. Avec pour objectif que, chacune des parties sache quel est son rôle dans un contrat de cession de terre. Toute chose qui demande de leur part, responsabilité, crédibilité et sagesse. " La Paix ne sera pas possible tant qu'on aura pas une bonne gestion du foncier ", a affirmé la présidente du conseil régional. 

Le second panel de cette journée scientifique intitulé "Justice transitionnelle et mémoire collective tournée vers la paix" a permis un partage d'expériences de la gestion des conflits en pays Bron et Kroumen.

Il ressort des interventions que la justice transitionnelle n'est pas étrangère à nos sociétés. C'est une justice qui requiert de la volonté, la vérité, la réparation et l'engagement de tous.

Pour cela, la ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde Dogo a invité les populations au devoir de mémoire collective. Un exercice de  Catharcie auquel les populations, selon elle, doivent faire.

 " En Côte d’Ivoire on a peur de notre mémoire collective. Même si elle nous fait honte, il faut la regarder, non pas pour se venger, mais pour nous souvenir et ne plus reprendre la même chose', a-t-elle déclaré, appelant les communautés à surtout ne pas oublier leurs coutumes. 


Charles Blé Goudé, président du Cojep a encouragé les populations à tout mettre en œuvre pour éviter une seconde crise au Grand Ouest qui a déjà payé un lourd tribu aux crises précédentes. " Tant que le crapaud n'est pas tombé dans l'eau chaude,  il ne sait pas qu'il y a deux qualités d'eau. En Côte d'Ivoire, comme un avion qui tombe nous devons trouver la boîte noire et tirer les leçons de notre crise" a-t-il déclaré.

La journée scientifique a pris fin avec la restitution de l'atelier sur le diagnostic communautaire participatif qui a permis aux grands groupes communautaires cohabitant avec leur tuteur Wê de se prononcer sur les attitudes et comportements source des conflits dans la région. Il ont fait des propositions pour y remédier. 

Le forum "Le grand ouest : de la guerre à la paix retrouvée, un symbole pour la Côte d’Ivoire, une expérience à partager se poursuivra jusqu'au samedi 16 août 2025.

 DIRCOM